3 jours, 3 tours, 3 voies

 Je poursuis mon régime chartrousin à raison d'un Chamechaude par jour (au moins). Pour varier les plaisirs, j'entreprends même de ne pas répéter le même itinéraire d'une fois sur l'autre. A ce jeu mon pote Rico m'accompagne pour une grimpette par la Brèche Arnaud et une descente via le Canyon

 Aux premières heures, lorsque le soleil réchauffe les balcons Est, on croise toujours les chamois. Aujourd'hui nous avons l'honneur d'un vieux briscard du secteur avec des poils pratiquement blancs. L'animal n'est pas bien farouche et nous toise un instant avant de détaler dans le pierrier.

 Le lendemain, passage par le chemin de crête du côté Sud via le passage des chamois justement, tranquillité garantie sur un itinéraire bien peu fréquenté.

 Aujourd'hui, l'ambiance est à la grisaille avec un brouillard installé entre 1350m et 1950m d'altitude. Je pars donc en forêt  pour constater qu'une autoroute est en cours de construction au-dessus de la maison pour rejoindre le col de Porte. Pas moins de 3 engins pour tailler la piste... Je me demande bien pourquoi tant de travaux, il doit y avoir une bonne raison?

 La récompense arrive puisque le sommet perce les nuages. Seuls Chamechaude et le Grand Som en profitent pour la Chartreuse, en face du coté du Vercors il faut pousser jusqu'à la Grande Moucherolle pour voir un sommet pointer sa cime.

Trucs à voir sur la Pierre

D'un jour à l'autre les curiosités et les jolies couleurs ne manquent pas du coté de la croix ! Ce matin avec le retour du vent du nord, les nuées se sont accrochées sur le sommet... Seule l'arête sommitale sortait du sac de nuages. Le soleil et le brouillard m'ont offert de jolis spectres de Brocken plus souvent observables en hiver.

La veille, dans une ambiance climatique beaucoup plus douce, j'ai croisé Clémence (une kiné bretonne venue pour les coureurs de l'Ut4m) avec des chaussures minimalistes pour grimper jusqu'au sommet de Chartreuse : des "five fingers", dont le confort est paraît-il suffisant pour les chemins empierrés du secteur...

Voici une "drôlerie" que je n'ai jamais tentée. Promis je m'y essaierai prochainement et même en tenue d'Adam pour jouer le jeu à fond !

C'est ta fête !

Pour se préparer gentiment à l'idée de la rentrée avec son cycle infernal d'horaires figées et de course contre la montre, je m'offre une petite acclimatation avec une ascension quotidienne...

D'ailleurs, chaque matin, je me dis que je devrais maintenir ce projet aussi longtemps que le cœur y est et cesser de m'obliger à ces rendez-vous avec le quotidien à heure fixe. Pas sûr que la vie de famille résiste bien à ce caprice?

Encore que, mes enfants sont parfois les sources d'inspiration de mes délires matinaux. Puisque en ce jour de fête, ils m'offrent royalement le droit de faire 3 Chamechaude! Ils n'ont pas précisé la règle du jeu, faut-il en faire 3 d'affilé ou même par 3 itinéraires différents?

A moi de trouver... C'est sous la contrainte que l'on imagine toujours un chemin de liberté pour ce détacher de ses entraves.

Ovalie sur le toit de la Chartreuse

Quinze jours sans visiter les lieux et sans faire marcher les pattes arrières, il y a du boulot pour retrouver un semblant de niveau... Pour la reprise avec un départ matinal, je suis aider par la présence inopinée de l'équipe de rugby de Villerbanne...

Ils sont partis au lever du jour pour un "match" contre eux-même inhabituel... Depuis le bas de la piste je les entends s'agiter alors qu'ils sont du coté du habert. Je me donne l'objectif d'atteindre le sommet avant eux histoire de relancer le palpitant.

Bon, il faut reconnaître que la plupart n'avaient jamais marché autrement qu'à plat et que les plus costauds affichent 120kg sur la balance, pratiquement le double de ma pomme, mais debout sur 2 pieds eux aussi... Sans parler de la 3ème mi-temps dont ils sortent avec une heure de sommeil.

En chemin, j'ai pu observer que les orages avaient méchamment sculpté la pente avec des tranchées profondes dans les pierriers qui ont ravagé le sentier...

De quoi relativiser les commentaires qu'il m'arrive d'entendre sur l'érosion provoquée par les randonneurs qui descendent par les pierriers. Un seul orage aura fait plus de dégât que 10 étés de randonnées. Et avec un poil de mauvaise fois, on pourra toujours en remettre une couche en prétextant que de tels orages sont le résultat du réchauffement climatique et donc de la faute des randonneurs qui vont trop vite...

Ca fume jusqu'en haut !

8h du mat' au sommet de la Pierre Chauve, ça pique déjà les yeux, avec une visibilité complètement bouchée et brune de pollution : à peine si on voit le Granier! Inutile de viser plus loin pour contempler les sommets enneigés.

En contre-bas, la lumière est aussi floue et pisseuse, la bulle de chaleur gonfle au point de dépasser 17°C à 1100m au lever du jour. Bon c'est déjà 10 degrés de moins qu'à Grenoble et les nuits sont bonnes. D'ailleurs un nouveau village est en construction dans la prairie de Chamechaude...