Un dernier blues pour se faire plaisir

Pas résister à un petit tour avant les agapes... "Une dernier blues" avant de partir, voilà pour 2015. Les paroles de Bill Deraime, m'ont accompagné pour cette montée et tourner la page d'une année bien sombre. Cela me balance 30 ans en arrière et me ravi d'ouvrir la porte d'une nouvelle année.

 La dame blanche fait une apparition timide et donne un peu d'espoir pour l'hiver qui a bien du mal à prendre sa place...

Bon, ben un de plus !

Balade digestive par la brèche Arnaud, les conditions estivales toujours aussi incroyables, donnent des ailes pour franchir la brèche à l'ombre... 

Du coté de la vallée, les miasmes remontent et engluent les alvéoles. Ce ne doit pas être l'abus de chauffage? Mais quel dommage que le diesel ne cesse de voir son prix baisser! La guerre économique commence par massacrer dame nature...

Les nouveaux propriétaires de la station préparent le terrain. Le mur de la piste de Chamechaude a été "tondu. Les vernes, buissons et autres jeunes épicéas ont été fraîchement ratiboisés : ne sait-on jamais, des fois que 30 cm de neige veuillent recouvrir le sol prochainement ?

100

L’objectif annuel est bouclé dans la douceur... Pour la centième de l'année, les foules étaient de sortie et j'ai même eu le plaisir de croiser un petit Azur de 7 ans qui faisait son premier Chamechaude.

Certains parleront d'addiction, mais que ne fait-on pas cent fois l'an avec bien moins de plaisir et sans choisir?

Les comptes et décomptes sont le propre de l'homme, ils nous enferment et nous libèrent à la fois. La liberté et le bien-être se trouvent parfois dans la répétition et l'effort, au point de perdre son esprit calculateur et lâcher sa condition d'homo sapiens pour n'être qu'un souffle, des muscles, des vibrations à l'unisson avec l'extérieur... 

Les pensées flottent sans corps, les sens se laissent caresser par l'instant et l'esprit se libère par le plein de vide!

Au retour, "tout est luxe, calme et volupté", une tasse de thé prend les meilleures saveurs, la chaleur ou la fraîcheur du chez soi un bonheur et la tête nettoyée peut retrouver ses pensées apaisées.

Je cours, donc je pense...

Je pense, donc je suis...

Au petit matin, les nuages défilent en rase-motte sur le sommet. Le vent souffle du sud, mais la fraîcheur est au rendez-vous. Pour me réchauffer, je pars au plus raide en poussant sur les bâtons sous le câble du téléski puis dans la forêt jusqu'au sentier... J'ai bien tenté ma chance pour saisir une perche, mais rien n'a fait pour la faire filer vers le haut :

Pas de froid,

Pas de neige, 

Pas de ski, 

Pas de glisse!

Coté sud, le soleil darde quelques rayons, mais la chaleur n'est pas au rendez-vous, le vent lui ravit ses calories. La brèche Arnaud est à sec, même les chamois ont déserté la place pour ne pas voir cette misère. Cela me rappelle le dicton de Coluche : 

Pluie en novembre, Noël fin décembre... 

Un coup d'El Nino ?

L'hémisphère sud passe au nord! Le solstice d'hiver vient à peine de sonner que la température et la douceur battent des records . La Chartreuse est complètement sèche du nord au sud, tous les sommets se parcourent en baskets et en short pour ma part! 

Les météorologues observent qu'El Niño  offre une version amplifiée pour 2015-2016 avec des températures exceptionnellement élevées du coté du Pacifique... Le même gamin s'était déjà manifesté en 2006-2007, dans une moindre mesure, mais cette année là, la neige n'avait pas couvert la Chartreuse avant la mi-janvier! Y a t'il vraiment un lien direct?

En tout cas, pour l'heure les hautes pressions et les courants du sud imposent leur climat sur l'Europe...

Record de chaleur

A 1000m d'altitude, 6°C le matin au lever du jour, 15°C sous abris à midi... Même au mois de juin ces températures ne sont pas garanties! 

Du coup, un passage par la brèche Arnaud depuis le Sappey, peut se faire en petite tenue : basket, collant et T-shirt. 

Dans la brèche il ne reste qu'un petit névé avec de bonnes marches, un peu molles, qui permettent un passage sans difficulté. Sous le sommet la trace est tassée et glissante. Mais en milieu de journée les crampons des baskets accrochent suffisamment.

Ange gardien

Sans le vouloir je suis allé chercher ma couronne d'ange gardien au sommet de Chamechaude.

Un petit vent frais rassemblait quelques nuages autour de sommet, encore bien éclairé par le soleil, juste ce qu'il fallait pour former un écran de fumée et célébrer ma gloire d'ange gardien (Spectre de Brocken) ...

Plus bas la prairie fait la gueule, avec une neige de misère pas prête d'accueillir les skieurs. C'est la punition "COP21", l'hiver ne viendra pas cette année :( 

Joli mois de mai !

 Du coté adret, la neige à complètement disparu en Chartreuse. Ce matin aux premiers rayons du soleil, le gel pourtant vif, ne laissait aucune trace sur les pentes. L'ambiance est plutôt printanière...

 La brèche Arnaud se franchit sans difficulté, avec de bonnes marches dans la neige le câble est encore dégagé dans les parties raides.

 Coté ubac, il reste quelques résidus blancs, avec une trace sur le sentier qui va virer à la glace et au casse gueule rapidement. Les baskets à pointes sont les bienvenues... J'ai même trouvé des traces de crampons sur la partie haute : cela vaut mieux qu'une mauvaise chute!

On repart à zéro

L'embellie aura été de courte durée. Voici la blanche gommée par 1 semaine de douceur. Il ne reste plus qu'à rester bien sage et patient pour espérer un petit cadeau floconneux pour Noël...

Holorime climatique

Est ton âme en mon automne, hélas.

Étonnamment monotone et lasse

La douceur impose à nouveau la grisaille et l'humidité, le manteau neigeux fait sombre figure. On peut toujours se rassurer en pensant qu'il constitue une bonne sous-couche. Mais faut-il encore, qu'il ne disparaisse pas avant le prochain coup de froid et la neige?

Dans ces conditions, je préfère sortir les baskets et aller "patasser" dans la "wouaf" plutôt que jouer à glisse cailloux.