Le jardin des copains

Ce matin je m'offre une sortie dans l'intimité du "jardin des copains" sur les chemins moins fréquentés de Chamechaude. Nous sommes quelques uns à répéter inlassablement nos sorties sur les mêmes pentes et les mêmes sommets dans une quête de l'inutile mais du bien être. Certains nous interrogent sur le pourquoi de nos pratiques addictives? Alors qu'il leur paraît naturel qu'un athlète tourne chaque jour sur la même piste, qu'un musicien fasse ses gammes et que d'autres répètent des rendez-vous chez le psy, un meilleur ami ou en prières pour soulager leurs âmes!

Tout cela procède du même besoin de se sentir bien vivre et trouver un équilibre existentiel. Sur le chemin des cimes on peut faire tout ça à la fois : s'entraîner et progresser pour dépasser nos frontières, vivre simplement dans l'intensité de l'instant et du lieu, à ressentir notre souffle instinctif et nettoyer nos têtes par des causeries solitaires qui animent nos esprits dans ces cathédrales sauvages...

Il arrive que le risque s'invite dans cette pratique, il fait parti de nos choix d'êtres libres. La peur nous préserve et le plaisir du dépassement intensifient le sentiment d'existence.

Parfois, le danger nous précipite dans l'abîme!

Dans ce cas la disparition accidentelle plonge toujours les proches dans la stupeur et le déchirement d'une douleur injuste...

Triste paradoxe d'une vie de passion qui nous sublime et peut aussi nous pousser vers la mort!

Ce matin, je suis sorti avec tous mes "bons fantômes", ces copains, ces proches, ces maîtres qui ont quitté trop vite la partie à marcher sur le fil de la vie. Ils sont toujours là dans nos têtes, bien présents de souvenirs et ils me rappellent que je dois redescendre de mes élévations entier et plus vivant.

Chamechaude du matin en couleur en saveur et en stupeur

 Etait-ce le besoin de courir les pentes ou le stress des travaux à faire aujourd'hui? Difficile de trancher, mais cela m'a valu de tomber du lit à 5h30... Le petit déjeuner et le journal n'ayant pu me tenir au calme, il ne me restait que les baskets pour démarrer la journée...

Les premiers rayons du soleil sur le balcon Est de Chamechaude valent toujours le coup, d'autant que les chamois sont toujours à blocs aux premières lueurres. Les éterlous sont à peine apeurés par mon passage et détalent à la dernière seconde devant moi..

 Au sommet un bon petit bizolet du Sud annonce une journée bien chaude. La croix porte un bouquet récemment déposé. Le hasard veut que l'après-midi même on m'informe que ces fleurs sont là en hommage à la disparition de deux copains qui fréquentaient souvent Chamechaude et qui on fait une chute mortelle à la Meije. Leur bon souvenir m'accompagnera désormais à chacun de mes passages ici avec les bons fantômes que j'y retrouve déjà...

 Sur le chemin du retour à la maison, dans la forêt, mes yeux se sont égarés de la piste  sur quelques pieds de moutons qui garnirons généreusement le diner de ce soir.

Retour au calme

La fin du tumulte estival s'annonce... L'UT4M est passé par les pentes de Chamechaude. Absent, je n'ai pas pu assister au spectacle des lucioles et encourager les participants. Les réseaux se sont chargés de m'informer et de me réjouir des belles prestations des copains qui y participaient! 

En tout cas, la montagne est restée intacte après tant de foulées et de sueur. Je n'ai trouvé qu'un tout petit fanion UT4M fluo oublié vers le sommet, il réjouira mes enfants, accroché sur les vélos.  

Le vent du nord balaye fraichement les sommets, il promet encore quelques belles journées ensoleillées sur les montagnes pour se préparer à la rentrée des classes...

Frimas d'août

 Une goutte froide qu'ils disent les météorologues ! Cela nous aura valu 2 jours de précipitations abondantes : 110mm sur la terrasse de la maison et le retour de la neige au-dessus de 2000m d'altitude. Ce matin avant le lever du soleil, le thermomètre affiche 4°C, j'attends donc que Ra pointe ses rayons pour grimper vers les sommets.

A la croix sur le coup des 9H, le vent du nord souffle encore sérieusement, la température ne doit pas être très au-dessus du zéro? Le temps d'enfiler le coupe-vent et prendre deux photos, les doigts s'engourdissent... Le retour à la case départ se fait rapidement et au plus court pour retrouver la chaleur des bas étages.

Belle rencontre cartusienne

Ce matin, retour aux bonnes habitudes avec un réveil "matutinal" à 6H et un petit déjeuner dans le calme à lire le journal. A 7H les baskets piquent sous les pieds et me poussent dans les pentes...

Du côté du habert de Bachasson les brebis ont pris leur quartier de fin d'estive et se goinfrent d'une herbe généreuse. 

Je poursuis ma grimpette dans le calme et la solitude jusqu'à faire  une bien belle rencontre avec deux moines chartreux dans la prairie sommitale. Je m'arrête pour les saluer, ne sachant trop si ils voudront me parler : "la règle de Saint Bruno imposait le vœux de silence". En fait, ils s'arrêtent aussi et nous partageons un bout de causerie sur la beauté des lieux et la saveur de ces rencontres. Ils viennent de la Chartreuse de Curière, voisine, entre Saint Pierre et Saint Laurent. Ils ont ainsi parcouru les chemins via le Charmant Som et Chamechaude et redescendent sur Saint Pierre lorsque je les croise.

Plus bas, les broutards ont pris possession de la piste de Chamechaude.

 Qu'ils paragent même avec 2 ânes restés près de la cabane du téléski...

La journée commence comme un jour de fête avec d'aussi belles rencontres sur mes pentes préférées.