samedi 27 mai 2023

Estive sur le qui-vive !

 

Enfin, l'ambiance est au joli mois de mai... Après des jours de froid et de pluie, le soleil daigne sortir du sac de nuage et darder ses rayons. Je signe donc pour un double tour de passe par la croix. 


Au col de Porte, bonne ou mauvaise surprise, je découvre les brebis parquées pour l'estive qui commence avec une belle herbe grasse. Il y a aussi les deux patous de service, les mêmes que l'an dernier, qui ne manquent pas de signaler leur présence au passage près du troupeau.
Dans cette situation, tout va bien, chacun sur son terrain de part et d'autre du filet. Mais plus tard en saison lorsqu'ils seront dans la prairie sommitale, le troupeau sera éclaté et les molosses en liberté. Plus compliqué alors de faire une grimpette tranquille au petit matin ou le soir. 
L'an passé, plusieurs fois je me suis fait agresser et traquer sur des dizaines de mètres alors que je courais tranquillement sur le sentier. Le plus souvent cela arrive lorsqu'on est seul. Je  ne traversais même pas le troupeau et il s'en est fallu de peu que je sois mordu. 

Ces chiens imbéciles (car non dressés) sont incapables de faire la différence entre un randonneur et un prédateur. On peut s'interroger? Quand on sait l'intelligence des canidés et le travail effectué par un chien de troupeau bien éduqué comme les Border Collie? 
Il est encore certainement question de rentabilité et d'optimisation des coûts à ne pas dresser un molosse qui coûte déjà cher à ajouter dans l'exploitation et à nourrir, si il faut en plus passer des heures à l'éduquer... Quid de la contribution de l'argent public, donc de nos impôts de randonneurs, à la présence des ces soi-disant défenseurs?



Comme chaque année, je suis allé me présenter au berger et discuter avec lui pour expliquer que sur Chamechaude, il y a 1000 randonneurs chaque week-end, des gens comme moi qui viennent régulièrement de jour, comme de nuit et des familles.
Et comme toujours, sa position est celle de l'occupant dominant. Pour lui, "la priorité est au troupeau et à l'élevage", " il y a toujours eu des chiens de défense quand il y a des prédateurs",  "ses patous sont tranquilles, il a vu pire", " il ne faut pas courir, pas avoir de bâtons et ne pas porter de lunettes"...

Au fait, qu'il n'y a pas de prédateur sur Chamechaude et donc pas de nécessité d'avoir des chiens de défense, ça ne se discute pas! Au fait, qu'il existe des patous dressés qui savent faire la distinction entre les humains et les loups, ça ne se discute pas! Que la montagne est un lieu de liberté et de partage et donc pas de priorité à l'élevage, ça ne se discute pas?

En conséquence, de la même manière qu'il semble indispensable de se défendre des agressions naturelles contre un éventuel loup, il me paraît indispensable de nous défendre contre les agressions artificielles. Tout est question d'appréciation du fameux "bénéfice risque". Ici il n'est question que de protection d'un capital financier, à savoir le manque à gagner de brebis dévorées. Or à Chamechaude il n'y a pas de meute de loups et la probabilité qu'un prédateur de passage dévore des brebis est faible. Qu'on me dise combien ont été dévorées par des prédateurs ses 20 dernières années, preuves à l'appui?
En revanche, depuis 2ans qu'il y a des patous agressifs le risque d'un accident n'est pas moins négligeable.



Personnellement, je viendrais désormais équipé d'une bombe anti-chien et je me défendrai du chien qui viendra m'agresser. Il n'y a aucune raison que je n'ai rien à craindre de la faune sauvage et que je rebrousse chemin pour un animal dégénéré par les pratiques humaines.

Une autre solution, collective, pourrait consister à ce que sur Chamechaude on ouvre une cagnotte en ligne, à l'initiative de la commune ou la métro, que les randonneurs pourront alimenter en leur signalant qu'elle remplace les patous et servirait à l'indemnisation de l'éleveur en cas d'agression du troupeau, si la preuve est faite que le loup en est responsable...

En attendant, que l'intelligence réelle puisse produire une réponse adaptée à la situation, on pourra se défendre chacun dans son pré et s'inspirer des voisins italiens.

https://www.ledauphine.com/savoie/2015/08/24/deux-randonneurs-utilisent-leur-bombe-lacrymogene-contre-des-patous-sqby

samedi 6 mai 2023

Tour du jardin et Brèche Arnaud

Le samedi au soleil, de nombreuses gambettes viennent s'agiter du côté de la Chartreuse. En passant au col, je croise des dizaines de cyclos qui ont gravi ensemble le col depuis Grenoble.
Sur le sentier de Chamechaude il y a du monde, je croise même des copains venus en famille faire le pique nique sur la Pierre Chauve. A Folatière, j'oblique du côté de la sangle du jardin où il n'y a pas foule.
Jusqu'à la brèche Arnaud, je reste seul avec au passage 2 cordées dans le pilier Tobey. A la brèche Arnaud, il y a aussi plusieurs cordées qui commencent l'ascension quand j'arrive. Ils ont la sympathie de me laisser passer. J'y vais avec la mission de ne pas laisser échapper un caillou.
Pour tenir le chrono et rentrer à temps pour préparer le repas du midi, je fais un passage éclair par la croix et  redescends au plus vite vers le téléski...