Massacre à la chaleur

Il faut attendre 14h pour avoir une neige revenue et apprécier le ski à la montée comme à la descente. Mais chaque jour, l'enneigement s'effondre comme aux plus beaux jours du printemps. L'ambiance est digne d'un mois d'avril...

La fréquentation aussi diminue... Lorsque j'arrive il n'y a que 3 skieurs sur la piste de Chamechaude et à peine le double pour gagner la croix. Dans le mur de la piste je croise Thomas qui redescends. Il fait des gammes pendant que ses enfants suivent un cours de ski de fond au col.

Le passage sous le câble est agréable à skier, les pierres commencent à sortir, il n'y en a plus que pour quelques jours. Plus bas, sous Folatière, les pierres jaillissent dans la combe avant la forêt et l'herbe est à découvert sur la croupe : bas bon pour la suite de la saison.

Trop chaud pour être heureux

Drôle de cocktail hivernal? Il a fallu attendre la fin janvier pour un service de neige généreux et skiable avec plus d'un mètre tombé en quelques jours.  Et voici que le soleil n'en finit plus de nous chauffer depuis une semaine faisant chuter la hauteur de neige avec cette courbe de fonte exponentielle qui m'effraie !

Pas un nuage, pas un flocon en vue des prévisions météo avant 10 jours. Le rideau de la fin risque bien de remiser les skis au placard avant le mois d'avril!  L'idée d'une journée AzC m'effleure, mais d'habitude c'est au mois de mars que les heures de lumière s'y prêtent. Et puis en ce moment avant 13h la neige reste en béton, ce qui fait faire deux mauvaises sorties sur trois...

Du coup, j'opte pour une version revisitée, avec 1 tour pour l'apéro entre 11h et midi. Un passage par la case repas plus sieste et 3 tours pour l'après midi et la soirée...

Entre 15h et 17h j'accroche 2 pompons délicieux aux spatules, sur une neige revenue, facile à skier. Je surprends même encore une contre-pente en poudreuse dans la forêt...

A 17h10, je retrouve les 3 drôles de dames du pré Catlan. Entre mère et filles elles s'offrent une petite sortie du soir sur mes pentes préférées : difficile de résister à cette invitation. Malgré l'heure tardive nous ne sommes jamais seuls dans la montée. Dès le coucher du soleil qui bascule derrière l'horizon entre la Pinéa et le bout du Vercors, le gel saisit la neige et la durcit, rendant plus délicat l'adhérence des peaux de phoque. Nous terminons la sortie à la Brèche Arnaud sous les étoiles et dans un vent réfrigérant. La descente se fait à la frontale sur le carrelage, mais sous les étoiles dans une belle ambiance.

Pour finir, nous avons droit à un petit dessert avec la piste qui vient d'être damée pour nous offrir quelques virages faciles. Tandis que les filles repartent vers la ville pour des sorties nocturnes, Valérie me rejoint à la maison pour partager le diner familiale où une bonne quiche Lorraine, un farcement au torchon et un crumble arrosés d'une bière du Sappey en finissent de nous réjouir.

L'avalanche du siècle ?

 Je m'absente quelques jours et la montagne s'écroule... Enfin, elle produit une avalanche monstrueuse comme il n'arrive que 2 fois par siècle... La forêt sous le habert en a fait les frais, une coupe sauvage, façon cure-dents permettra un border-cross digne de ce nom et des coupes officielles pour les Grésivaudan Xpress.

 Vu du point de départ on voit bien plusieurs coupes franches dans le manteau neigeux avec des plaques à vent dont l'épaisseur doit atteindre 1mètre au plus épais.

 La plaque la plus haute est partie en moindre épaisseur mais à gauche des paravalanches si bien qu'elle a pu les éviter pour prendre son élan. Alors qu'au-dessus des paravalanches la coupe était si importante qu'elle a dû les combler et même passer par dessus!

Avec le risque 5 ce jour là, la pente a glissé toute seule dans la nuit ou au petit matin... Encore heureux que cela ne soit pas arrivé en journée le week-end, l'hécatombe n'eut pas été la même? Le monstre a terminé sa course sous l'arrivée du téléski du Cartusia : Impressionnant!