dimanche 30 novembre 2025

1ère glisse sans délice

Toujours bancale à tenir sur une patte arrière et demie, il paraît que le ski n'est pas indiqué. Mais avec 6 mois d'invalidité et de douleur, on finit par s'habituer à une certaine vigilance dans les gestes, à couiner quand ça grince et y aller quand même, pour ne pas finir comme une enclume.
Depuis la maison, cela fait déjà 15 jours que je vois le bal des frontales, la fil indienne qui trace des zigs et des zags où "s'abade des wedzets" à me faire godiller dans mes rêves. Après un petit essai sur le Mont Fromage, certes dans une neige fraîche et poudreuse, j'ai pu constater que "ça fait mé pi pas pi" comme disait Roger*.

Ce matin  prêt à remettre ça, v'là qu'il me prend de laisser la voiture au virage du téléski et de me risquer avec les lattes sur les pentes de Chamechaude.
Dès le départ, je constate que la neige est pourrie, détrempée par le redoux de la veille et bétonnée par le gel nocturne, auxquelles s'ajoutent les dix mille traffoles laissées par les bipèdes en tout genre. J'en arrive à me dire que je vais m'accrocher aux bâtons pour la montée et redescendre en marchant. 

Comme d'habitude le pire de la trace est entre le habert de Bachasson et la traversée sous Folatière. Ensuite on peut faire du hors trace confortable. Pour cette première je m'arrête à la brèche Arnaud, plutôt inquiet à l'idée de faire un virage sur un champ de mine avec la jambe gauche qui ne tient que 35kg en charge! Enfin de compte, en y allant doucement, sans trop fléchir le genou, ça tient la courbe...


Dans la foulée, je vise de descendre par le passage de l'écureuil où au moins je sais qu'il y aura un peu de neige fraîche et quelques virages en poudreuse. Et surtout, le plaisir égoïste d'être seul jusqu'au sommet du téléski.
De retour à 10h à la maison pour le café, et bien content de ma "connerie", je peux finir le dimanche en zonant au coin du feu.



* Locution savoyarde que fait dire Roger Frison-Roche à son personnage Zian dans Premier de cordée.
 

dimanche 16 novembre 2025

Sortie avec les copains chartrousins

 


Avant l'arrivée des fortes précipitations et la chute des températures, je file dès le lever du jour faire un tour sur la pierre chauve. L'ambiance est idéale pour en profiter égoïstement, seul avec les éléments et les copains du coin qui reprennent possession des chemins.

Sur les hauteurs, les nuages jouent à saute sommets avec le vent qui hurle suffisamment pour m'épargner les gouttes.


mercredi 5 novembre 2025

Retour à la vie

279 jours sans la possibilité physique de gravir et descendre la moindre butte. Du jamais vécu, depuis que je tiens sur mes pattes arrières. Echappé de peu à n'en garder qu'une pour me déplacer, me voici bien heureux de pouvoir me rouler à nouveau sur mon caillou préféré.

Pareil à Sisyphe, à défier l'invalidité, me voici de retour dans le monde des vivants qui se jouent des pics et des pentes. Pas encore à l'abris pour jouer les cabris, je vais patiemment suivre mes chemins noirs pour retrouver la forme et la liberté de courir, grimper et glisser par monts et par vaux.


En plus des magnifiques conditions d'été indien, je suis accueilli au sommet par le vol majestueux de quelques "rois de l'azur", certainement des vautours venus de Belledonne et que je n'avais encore jamais aperçu ici. 
J'y vois un bon signe pour me rétablir et revenir sillonner gaiement les sentiers avec aisance, mieux que Beaudelaire ne voyait l'albatros* maladroit et gauche sur le plancher des vaches.


 

jeudi 2 janvier 2025

Fermeture 2024 - Ouverture 45²

L'année 2024 ne restera pas dans les annales les plus marquantes, en finissant l'année avec un score de 88 passages par la Pierre Chauve.
Gageons que 2025 et son carré parfait (2025 = 45 x 45) nous promet de meilleures conditions pour profiter de ce pic et mes pentes préférées.

Pour le dernier jour, Rico m'a accompagné à venir saluer la croix et faire une jolie descente en moquette depuis le câble, puis quelques virages en poudreuse dans les zones à l'ombre. 
Le deuxième jour de l'année, une petite dépression est annoncée pour offrir quelques centimètres de précieuse. Dès le lever du jour, les nuages ont flirté avec le sommet. Au crépuscule, les masses noires arrivent de l'ouest. Puissent-elles pousser les flocons jusque sur nos sommets?